Publié le 3 mars 2025
Projets soutenus du Programme « Periurban »
Le programme « Periurban » de la Commission fédérale des migrations CFM a permis, entre 2008 et 2013, de soutenir le déploiement de treize projets de société dans des régions rurales de Suisse, en vue d’améliorer le vivre-ensemble entre résidents établis et résidents nouvellement installés et de contribuer à une meilleure cohésion sociale à tous les niveaux de la société.
L’idée était d’impliquer activement les communes du Sud argovien dans une redéfinition du vivre-ensemble. Les communes parties au projet se sont d’abord dotées d’une stratégie apte à favoriser le vivre-ensemble pour partir sur de nouvelles bases et exploiter les potentiels de synergie en présence.
Objectifs poursuivis
« Impuls Zusammenleben » entendait mobiliser les engagements autour du vivre-ensemble et renforcer l’intégration et la cohésion sociales dans les communes de la région. Le projet, qui s’adressait à l’ensemble de la population, s’est déployé dans quatre domaines d’intervention : le travail bénévole, l’intégration, la petite enfance et la jeunesse, des objectifs spécifiques étant définis pour les différents sous-domaines.
Domaines d’intervention
Travail bénévole
Objectifs :
- Accroître la visibilité et la reconnaissance de l’engagement bénévole
- Encourager les vocations bénévoles
- Faciliter l’accès des associations à l’engagement bénévole
- Tisser des réseaux et initier des collaborations
Ce qui a été déployé :
Plusieurs projets ont été menés pour encourager les vocations bénévoles (centre de loisirs Onderwerch, projets d’intégration), les publics intéressés ayant été approchés lors de manifestations, soutenues par diverses actions d’information du public. Par ailleurs, des événements de réseautage ont été organisés, notamment un sommet des présidents d’associations, des efforts déployés pour obtenir l’adhésion de la région à Benevol et un bureau créé (sur mandat du canton) pour coordonner les engagements bénévoles en faveur des réfugiés. Ce bureau propose p. ex. des ateliers de préparation de candidatures ou un service de placement « Jobwärts », qui offre aux réfugiés et aux personnes sous admission provisoire des missions ponctuelles d’intérêt collectif.
Intégration
Objectifs :
- Créer une structure chargée de concrétiser le mandat d’encouragement de l’intégration
- Soutenir la mise en réseau et la collaboration des acteurs impliqués
- Assurer le soutien technique et opérationnel des structures régionales
- Atteindre les groupes ciblés et établir une coopération avec des personnes clés
- Garantir l’accès des personnes issues de la migration à des prestations de conseil à bas seuil
Ce qui a été déployé :
Un bureau d’intégration régional a été créé pour diffuser des informations auprès de particuliers, de services spécialisés et des communes, prêter conseils et soutien professionnels et coordonner l’offre. La collaboration avec les acteurs locaux de l’intégration s’est intensifiée et des supports d’information et offres ont été conçus en adéquation avec les besoins spécifiques des groupes ciblés (migrants de langue albanaise, arabe ou tigrigna). Enfin, des manifestations ont été organisées et des plateformes créées pour favoriser les échanges entre résidents natifs et immigrés.
Petite enfance et famille
Objectifs :
- Inscrire le préscolaire dans le travail d’intégration et soutenir l’apprentissage précoce de la langue par des mesures concrètes
- Soutenir la mise en réseau et la collaboration des acteurs impliqués
Ce qui a été déployé :
Dans le volet Petite enfance, un réseau régional a été créé et un groupe de travail constitué. Des supports d’information et un aperçu des offres proposées ont été établis parallèlement à des actions d’information du public. Les grandes lignes d’une stratégie ont ensuite été définies à partir d’un état des lieux, stratégie qui sera déployée avec le concours des communes et d’acteurs clés. Les enseignements tirés du projet serviront ainsi de balises à la définition d’une stratégie cantonale en matière d’encouragement précoce de l’apprentissage linguistique.
Jeunesse
Objectifs :
- Renforcer la participation à la vie sociale et l’engagement pour la collectivité
- Engager une réflexion constructive sur les défis du vivre-ensemble
- Mettre à disposition des locaux et des lieux de rencontre adaptés à la culture des jeunes
- Créer un point d’information jeunesse chargé de dynamiser et d’animer ce groupe cible
Ce qui a été déployé :
Une structure Jeunesse et culture sociale a été créée, de même qu’un centre de loisirs régional pour accueillir des manifestations et activités destinées aux jeunes, lequel abrite aussi des activités associatives. Dans plusieurs communes, les jeunes ont également été approchés lors de fêtes et festivités locales, auxquelles ils ont parfois été impliqués. Enfin, des travaux ont été engagés pour doter la région d’une plateforme numérique d’information et de participation.
Promotion de projets destinés à favoriser le vivre-ensemble et l’intégration sociale
Objectifs :
- Faire reconnaître aux acteurs locaux l’importance de l’enjeu du vivre-ensemble et de l’intégration sociale
- Inciter des associations, organisations et particuliers à s’engager pour le vivre-ensemble à travers leurs propres projets
- Apporter un soutien technique, matériel et financier à celles et ceux qui s’engagent dans le déploiement et le développement d’offres et de projets dans ces domaines
Ce qui a été déployé :
Des initiatives et projets de portée locale ont été soutenus, notamment l’action « Respect! » dans les clubs de football de la région, l’aménagement d’un espace-plage de rencontre « Wyna-Beach », un projet de danse, un marché du samedi et des rencontres parents-enfants.
Ce qui sera pérennisé
2020 marquait le début du transfert des projets « Periurban » dans les structures ordinaires régionales. Une stratégie a été définie à cette fin avec le soutien de professionnels externes, modèle de coût compris. Les communes impliquées sont convenues de pérenniser le projet dans les structures de l’organisme de développement régional (ODR) « aargauSüd impuls » et ont débloqué les moyens nécessaires à cette fin, parallèlement aux moyens consentis par le canton dans le cadre de son PIC. Les conditions sont donc réunies pour doter l’Argovie du sud d’un bureau régional spécialisé d’ici 2022.
La démarche a consisté à se mettre à l’écoute des habitants de la Broye, région située à cheval entre les cantons de Vaud et de Fribourg, pour connaître leurs attentes et préoccupations sur les questions d’intégration sociale et de qualité de vie et les impliquer ensuite dans la mise en application des mesures. L’idée était d’améliorer la cohésion sociale par une approche participative, garante d’une large adhésion.
Autre particularité : aucune nouvelle structure n’a été créée dans ce projet, qui s’est appuyé sur une coopération systématique avec les acteurs locaux et les partenariats existants. Les synergies s’en sont trouvées renforcées, tout comme le réseautage local et régional.
Ce qui a été déployé
Une fête interculturelle réunissant plus de 2000 participants a marqué le coup d’envoi du projet à Payerne. Les attentes et préoccupations de la population ont ensuite été recueillies dans le cadre d’entretiens directifs et de questionnaires. Un rapport assorti de recommandations a alors été établi dans chaque commune, les recommandations étant précisées par les acteurs locaux.
Ont notamment été déployés : des activités à destination des personnes âgées (Murist), des activités de jeunesse (Lucens), des rencontres multiculturelles (Estavayer-le-Lac), des cours de français (Payerne) ou encore des ateliers pour migrants (Moudon). À Murist, un réseau a vu le jour pour faciliter la mobilité des personnes non motorisées, tout comme des réseaux d’échanges et d’entraide entre voisins. Enfin, une commission communale d’intégration a été créée à Estavayer-le-Lac.
Impact du projet
Le projet a permis à des acteurs stratégiques, des groupements locaux, des associations et des habitants de se rencontrer et, au final, aux personnes concernées de devenir acteurs. Les mesures définies à partir des besoins identifiés ont conduit à plus de solidarité et d’échanges pour une meilleure intégration. L’accès aux services sociaux s’en est également trouvé facilité. Enfin, le fait d’avoir associé à la mise en œuvre des personnes bien intégrées dans la commune et disposant d’un réseau étendu est aussi un gage de pérennité.
Dans le district de Weinfelden, la nécessité de mesures spécifiques en matière d’intégration n’avait été que partiellement reconnue par les politiques et la population ; l’intégration y était plutôt considérée comme étant l’affaire des migrants. Le travail d’intégration initié a néanmoins montré que les offres proposées dans ce domaine permettaient, d’une part, de nouer des contacts et, d’autre part, qu’elles étaient appréciées des groupes cibles. Par ailleurs, la gestion rigoureuse des finances dans ce cadre a permis de gagner la confiance des décideurs.
Autant d’éléments qui ont soutenu la création d’un centre de compétences régional pour l’intégration, grâce à l’appel d’offre de « Periurban » qui a permis de réaliser le projet.
Objectifs poursuivis
L’idée du projet était de favoriser le développement d’une identité régionale et communautaire à laquelle les résidents pouvaient adhérer, qu’ils soient établis de longue date ou nouvellement installés.
Le projet poursuivait quatre objectifs :
Mise en commun : Mettre en commun l’offre proposée en matière d’intégration dans les communes de Weinfelden et voisines et la faire connaître auprès de la population.
Participation : Dans des domaines définis, impliquer toutes sortes d’acteurs (autochtones, immigrés, administration, économie, industrie) dans l’identification des problèmes et la recherche de solutions.
Coordination : Créer de bonnes conditions de coopération entre les communes du district pour encourager l’intégration et impulser une prise de conscience commune des problèmes rencontrés.
Centralisation : Désigner Weinfelden comme interlocuteur privilégié et centre de compétences Intégration à l’échelon régional.
Ce qui a été déployé
- Constitution d’une commission régionale d’intégration réunissant des représentants des autorités communales : concertations sur des questions d’intégration et recherche de solutions.
- Coordination de l’offre en matière d’intégration et développement de projets avec des partenaires stratégiques : amélioration de l’offre proposée aux résidents nouvellement installés, mise au point d’un label Diversité attestant des bonnes pratiques des associations, harmonisation du contenu des cours d’allemand, cours de vélo pour migrants, tenue d’un stand à la foire régionale WEGA.
- Institutionnalisation de la fête des cultures : création d’occasions de rencontre et de liens, développement de la compréhension mutuelle.
- Création d’un conseil des étrangers : prise en compte des préoccupations exprimées par la population immigrée et recherche de solutions en dialogue avec les communes ; dynamique de mise en réseau et d’échanges.
- Consolidation et évaluation : pérennisation de projets et garantie de leur financement dans les structures ordinaires ; ancrage politique donné à la commission d’intégration et au centre de compétences Intégration.
Impact du projet
Le projet est à l’origine, dans le district de Weinfelden, d’une association dédiée à l’encouragement de l’intégration, les douze communes concernées s’étant entendues sur la mise en œuvre régionale et coordonnée de leur mandat légal d’intégration sociale et linguistique. L’association s’est dotée d’un centre de compétences Intégration, qui est opérationnel depuis la fin 2015.
Facteurs clés de réussite
L’un des facteurs clés de réussite de ce projet et de sa pérennisation a été la définition de valeurs et de lignes directrices communes. L’intégration a ainsi été définie comme un processus réciproque, garant d’une coexistence plurielle et pacifique, permettant de mettre à profit les potentiels de chacun. D’autres facteurs ont été la mise en réseau et l’implication des communes dans les structures de l’association et les activités du centre de compétence, tout comme la coopération étroite avec le bureau cantonal pour l’intégration de l’Office des migrations du canton de Thurgovie, ainsi qu’avec d’autres acteurs.
Ce qui sera pérennisé
Quoique la création du centre de compétences remonte déjà à plusieurs années, il reste difficile d’obtenir l’adhésion de nouvelles communes, tout comme de convaincre ses membres de la nécessité des structures établies. Les communes membres ont par contre reconnu l’utilité de la vaste gamme de prestations professionnelles proposées. On ne peut dès lors que souhaiter au canton de Thurgovie que d’autres districts opteront pour une régionalisation de l’offre en matière d’intégration.
Site web « Kompetenzzentrum Integration Bezirk Weinfelden » (KOI)
Situé à cheval entre les cantons de Vaud et du Valais, le domaine du Chablais est une région d’agglomération qui a un certain nombre de défis à relever en termes de développement territorial, de transport et de mobilité. Facile d’accès, il attire de nombreux nouveaux résidents, industriels et PME, mais aussi des touristes.
Dans le cadre du projet Agoris soutenu par « Periurban », sept communes de la région ont repensé l’accueil des résidents nouvellement installés et l’intégration des migrants, prenant en parallèle des mesures de formation. Le périmètre du projet s’est étendu sur l’ensemble de la région du Rhône, au-delà des frontières cantonales.
Ce qui a été déployé
Sensibiliser les communes à l’enjeu d’une politique active d’intégration : les principes du vivre-ensemble ont été inscrits dans une charte qui a ensuite servi de référence aux communes dans la définition de leur politique d’intégration.
Soutenir les communes dans la réalisation de leurs objectifs en matière d’intégration : des propositions et pistes d’action ont été recueillies auprès des communes pour améliorer le vivre ensemble. Un guide a alors été établi à leur usage pour leur permettre d’apprécier, en fonction de la taille et de la structure, des mesures qui sont impératives et celles qui relèvent plutôt de recommandations. Un aide-mémoire a également été préparé pour l’organisation d’événements à destination des résidents nouvellement installés. Enfin, une campagne publicitaire conjointe a été lancée autour de la Fête des voisins (y compris la mise à disposition de supports adéquats).
Stimuler les échanges : les acteurs des communes et des commissions communales d’intégration se rencontrent une fois par an ; cet échange leur permet de diffuser les meilleures pratiques et favorise l’apprentissage réciproque.
Informer : un site web multilingue « Agoris » et la mise en place de points d’information numériques dans les administrations communales ont permis de diffuser des informations accessibles sur les prestations administratives proposées aux groupes ciblés, mais aussi sur la vie dans les communes.
Former et accompagner des personnes-clés : Dans le cadre du projet de mentorat DUO-Femmes, des Suissesses et des migrantes bien intégrées ont rencontré pendant neuf mois des personnes qui présentaient des besoins d’intégration particuliers. Ces personnes-clés ont été formées par Agoris et accompagnées dans leur mission.
Développer de nouveaux outils et projets : « Helvetiq Chablais » a été conçu, avec la participation de citoyens, un jeu de société qui raconte la région en anecdotes et permet, à travers plus de 270 questions, d’apprendre la géographie, l’histoire et la société du Chablais. 1500 jeux ont été remis à des écoles, ludothèques et associations ou offerts à des citoyens nouvellement naturalisés.
Le projet « Bibliobus – Né pour lire » consistait à créer une bibliothèque mobile multilingue pour promouvoir la lecture jusque dans les coins reculés de la région. Enfin, dans le cadre du concours « Mon grand-père est un héros, ma grand-mère aussi », les écoliers ont été invités à remonter leur histoire ou des événements qui ont marqué leur famille. Ces récits ont ensuite été adaptés en pièce de théâtre jouée par des professionnels, avec la participation d’enfants des écoles du Chablais.
Ce qui perdure
À l’issue du projet, il revient aux délégués régionaux et communaux à l’intégration de coordonner leurs actions et de soutenir les communes et acteurs associés. Le (très concluant) projet de bibliothèque mobile a été poursuivi par une association sous la direction d’anciens membres du groupe de pilotage et de la responsable du projet Agoris. Renommé « Bain de livres – Bücherbad », le service de bibliothèque desservit désormais l’ensemble des régions rurales de Suisse romande. À travers des animations proposées en français, en allemand et dans une soixantaine de langues parlées par les migrants, ce projet veut aussi favoriser la pluralité linguistique des enfants et de leurs parents.
Dans le canton du Valais, l’approche régionale retenue par le programme « Periurban » a du reste fait école, puisqu’elle a servi de référence au programme cantonal d’intégration PIC. Il appartient désormais aux délégués régionaux à l’intégration et aux délégués communaux de concrétiser les orientations définies par le canton dans son PIC, l’idée étant d’agir régional et durable, à l’instar du projet Agoris.
Site web « Agoris »
Site web « Bain des livres – Bücherbad »Le Fricktal n’avait pour ainsi dire pas de politique d’intégration. Le programme « Periurban » était donc l’occasion de soulever la question de l’encouragement de l’intégration à l’échelon régional. C’est ainsi qu’est né le projet Mit.dabei démarré dans les communes de Mumpf, de Stein et de Laufenburg et auquel Rheinfelden s’est joint par la suite. But du projet : améliorer le vivre-ensemble en inscrivant durablement cet enjeu dans les missions des communes. L’introduction de tables rondes et la mise en place d’un réseau de personnes clés ont été au cœur de ce projet. Autant les plateformes et les canaux devaient sensibiliser les différents acteurs aux enjeux lié ä la migration et intégrer leurs connaissances et expériences.
Il était convenu d’emblée de pérenniser les succès obtenus et les bonnes pratiques développées dans les structures ordinaires et de définir les grandes lignes de la coopération régionale en matière d’intégration à partir des expériences faites dans ce cadre.
Ce qui a été déployé
Des tables rondes ont d’abord été organisées pour définir des mesures aptes à favoriser le vivre-ensemble et l’intégration. L’apport des nombreux participants a permis de proposer une palette d’offres ciblées et coordonnées. Le projet couvrait notamment les thématiques suivantes :
Information des personnes nouvellement installés : Un site Internet a été créé pour présenter des informations pertinentes de façon accessible et conviviale. Un travail de primo-information et des actions d’accueil permettent désormais aux nouveaux arrivants de trouver plus facilement leurs marques dans les communes.
Implication parentale dans la scolarité : L’implication des parents dans la scolarité de leurs enfants permet de mieux encadrer le développement des élèves. Cet encadrement confère un sentiment de sécurité aux enfants, tout en permettant aux parents de mieux comprendre le paysage éducatif suisse.
Coordination et mise en réseau avec des associations, des bénévoles et des prestataires en matière d’intégration : Des efforts ont été déployés pour mettre en réseau la population issue de la migration avec le monde associatif et favoriser une ouverture institutionnelle. La fête annuelle des cultures « wir feiern zusammen », la fête de rue, tout comme les rencontres culturelles de la bibliothèque municipale en sont de bons exemples. Un projet Café Mundo a en outre été lancé en coopération avec Pro Senectute et l’EPER Argovie pour favoriser la rencontre de personnes âgées de toutes origines et leur permettre d’échanger sur des questions liées au vieillissement.
Mise en réseau avec des acteurs politiques, les services sociaux, les écoles et les institutions locales : Le but était de sensibiliser ces interlocuteurs aux besoins et attentes de la population issue de la migration. La rencontre annuelle des communes s’est avérée être une bonne plateforme pour échanger sur les questions d’intégration.
Création d’un réseau de personnes clés : L’un des éléments phares du projet aura été la constitution d’un pool de personnes clés tout à la fois issues de la migration et bien intégrées. Ces personnes apportent une contribution décisive au travail d’intégration. Servant de trait d’union, elles facilitent l’implication des migrants dans la vie de leur commune. Leurs interventions sont particulièrement appréciées des écoles et des services sociaux, mais aussi lors d’événements informatifs. Ce réseau couvre aujourd’hui dix-huit langues.
Réplication de projets concluants et information du public : De nombreux projets à bas seuil ont fait leurs preuves. Semaines de projets, événements culinaires et d’accueil ou rencontres de village sont autant de formats qui permettent aux migrants d’échanger sur des thèmes précis ou de stimuler le dialogue entre résidents de divers âges et horizons. Plutôt que de partir sur du neuf, on a ainsi recouru à des formats qui ont fait leurs preuves. Un travail régulier d’information du public a été réalisé pour faire connaître les résultats, de sorte qu’une grande partie de la population a été informée et sensibilisée.
Ce qui sera pérennisé
Après une phase de projet réussie, « mit.dabei-Fricktal » a acquis une bonne réputation auprès des communes.. Nombres d’entre elles ont ainsi participé à la conception stratégique, en collaboration avec le canton d’Argovie, pour un bureau d’intégration spécialisé régional qui soutient aujourd’hui 22 communes dans la mise au point d’offres en matière d’intégration, qui prépare des supports d’information, propose des consultations et coordonne les interventions de personnes clés, tout en réalisant un travail d’information du public.
Les travaux portent essentiellement sur la coopération avec des acteurs partenaires, le soutien de nouveaux projets et la réalisation d’événements. Ils s’articulent autour de la stratégie régionale définie, sur la base du contrat de prestations conclu avec le canton et les communes. Cofinancé par le canton et les communes, le bureau agit sous le toit du syndicat des communes des affaires sociales du district de Rheinfelden, tout comme le service de coordination du travail bénévole en matière d’asile. Ce rattachement permet des synergies et une coopération coordonnée.
Avec l’appui du programme « Periurban », la région de Glaris Sud s’est attelée aux défis du développement territorial. L’enjeu était double: réagir à la transformation démographique, à savoir le veillissement de la population parallèlement à une forte présence de main d’oeuvre étrangère; et renforcer l’identification des citoyens à la commune de Glaris Sud (issue de la fusion de 17 communes).
Le projet s’articulait donc logiquement autour de trois axes: 1- proposition de vecteurs d’identification au nouvel espace de vie communal; 2.- intégration et participation de la population étrangère et; 3.- cohésion intergénérationnelle avec un accent sur les activités de jeunesse.
L’état des lieux, réalisé de façon participative, a permis d’impliquer d’emblée un large cercle de participants. À partir de ces résultats, un ensemble de dix mesures a été défini, dont la mise en œuvre a été accompagnée de près par la direction du projet.
Ce qui a été déployé
Activités réalisées dans le projet « Glarus Süd sind wir »
Identification :
- « Menschen in Glarus Süd – Ihre Hoffnungen und Träume » (Glaris Sud – espoirs et rêves d’habitants). A travers une galerie de portraits grand format assortis d’entretiens, des écoliers ont donné un visage à leur région. Un vernissage a été organisé sous l’égide de la commune pour l’ouverture de l’exposition.
- La manifestation intitulée « Glarus Süd trifft sich » (le Glaris Sud réuni) s’est tenue une fois par an.
- « Glarus Süd aktiv » : tel est le nom d’une plateforme d’information déclinée en douze langues, qui recense toutes les activités récréatives, sportives, éducatives et d’intégration proposées dans la région. Les internautes y trouvent aussi d’autres informations utiles sur l’agenda événementiel et associatif, ainsi que sur la vie politique et le travail.
Intégration et participation :
- « Parés pour l’entrée en garderie /en scolarité » : encouragement précoce pour faciliter l’intégration des enfants dans les structures scolaires et préscolaires
- Programme d’intégration Glaris du Sud : ensemble de mesures pour aider les résidents qui s’installent à trouver leurs marques dans la région. Primo-information, entretiens d’accueil, événements à l’intention des nouveaux venus et réunions d’information sont autant d’ingrédients d’une culture de bienvenue.
- Offre d’intégration complémentaire : une plateforme de mise en relation destinée à faciliter l’apprentissage de l’allemand (cours), des formules de parrainage, petits boulots, coaching en matière d’intégration pour les personnes ou les familles qui rencontrent des difficultés d’intégration.
Vivre-ensemble :
- L’association « Talföhn » est à l’origine d’un centre « générations et cultures ». Véritable rendez-vous des événements socioculturels, des rencontres et de la créativité, ce lieu s’est rapidement imposé et contribue désormais de façon décisive à la cohésion intergénérationnelle de la région.
- Bsinti bar à lecture et à culture : une équipe de bénévoles propose des activités culturelles pour stimuler les échanges entre résidents, visiteurs et amis du Braunwald.
Point fort jeunesse :
- Réparer plutôt que jeter. Un Repair’Café est né à l’initiative des Verts et de scouts bénévoles, lequel permet, une fois par an, de faire réparer des appareils usagés.
- Camps de vacances pour écoliers de Glaris Sud : les camps d’été proposés sont très prisés et affichent toujours complet.
- Des activités de jeunesse sont proposées dans la commune en marge du projet dans des structures créées à cette fin.
Impact du projet
La commune fusionnée de Glaris Sud peut se targuer d’avoir connu une évolution positive, avec le concours également de « Periurban » et d’acteurs régionaux engagés. Le projet « Glarus Süd sind wir » aura aussi permis de mettre en place des offres et structures qui balisent encore le vivre-ensemble dans la région, et qui sont soutenues par la commune et le canton.
Près de 14 000 résidents étrangers vivent entre Muri et de Bremgarten, dans le Freiamt argovien. Peu visibles dans la vie publique de leur commune, nombre d’entre eux n’ont guère de contacts au-delà de leur diaspora. Ceux d’entre eux qui participent à la vie publique sont au mieux invités, mais beaucoup en sont totalement absents.
La politique officielle du Freiamt ne fait rien ou presque pour encourager l’intégration. Cette inertie d’une part fait obstacle à la participation de la population immigrée et, d’autre part, rend difficile l’établissement de contacts entre la population résidente établie et les étrangers nouvellement installés et, partant, la contribution de la population établie à l’intégration.
Le programme « Periurban » était l’occasion de se saisir du sujet. Un groupe de travail intitulé « Zäme läbe Freiamt » a ainsi été constitué, auquel se sont associés des acteurs du domaine de l’intégration pour donner plus de poids à cet enjeu et sensibiliser les communes à la nécessité d’une politique d’intégration active.
Objectifs poursuivis
La plateforme « Zäme läbe Freiamt» devait encourager des échanges réguliers entre les migrants, la population résidente établie, le monde associatif et entrepreneurial et les autorités. Le projet s’est décliné en cinq sous-projets respectueux du caractère rural du Haut Freiamt.
Sensibilisation : Sensibiliser les autorités à l’importance de l’intégration et inscrire les projets et offres en matière d’intégration au budget ordinaire des communes.
Dialogue : Initier une série de tables rondes réunissant migrants, membres d’autorités, experts, entrepreneurs et autres acteurs pour favoriser la compréhension mutuelle.
Savoirs : Diffuser des brochures d’information en plusieurs langues, conçues avec la participation de médiateurs culturels et de migrants pour permettre aux migrants de trouver plus facilement leurs marques.
Parrainage linguistique : Mettre en place des tandems avec des autochtones contribuent à améliorer les compétences linguistiques des migrants.
Recueil de contes et légendes : Recueillir auprès de la population locale et immigrée, des contes et légendes qui sont autant de vecteurs de valeurs et de traditions. Les récits sont présentés lors de différentes lectures, puis reliés, illustrés et publiés.
Journée des réfugiés : La journée mondiale des réfugiés, organisée chaque année à Muri, jette des ponts entre les réfugiés et la population autochtones à travers un riche programme d’événements culturels et culinaires, tout en permettant la diffusion d’informations.
Ce qui a été déployé
Il est apparu en cours de projet que plusieurs acteurs ne souhaitaient pas s’engager dans un projet commun, préférant intervenir de façon indépendante. Il n’a pas davantage été possible d’obtenir une adhésion suffisante de la part des communes à la plateforme « Zäme läbe Freiamt », seules deux communes étant disposées à apporter une contribution financière complémentaire aux moyens débloqués par la Confédération et le canton. Certaines ont rejeté le projet en bloc, estimant que la population comptait trop peu d’étrangers pour que leur intégration soit un enjeu. D’autres encore restaient indécises. Plusieurs projets ont néanmoins été réalisés, notamment des tandems linguistiques, un site internet, un guide pratique à l’usage des nouveaux arrivants, un point de rencontres à Muri, une fête annuelle des cultures et un projet musical.
En dépit des efforts déployés, il n’a pas été possible de doter le Haut Freiamt d’une réelle structure d’intégration régionale. Les objectifs fixés n’ont ainsi été atteints que partiellement et des lacunes de coordination subsistent en termes de coopération et de réseautage.
Ce qui reste : un atelier d’écriture et de consultation pour réfugiés, un chœur multinational issu du projet musical « Zäme läbe Freiamt », mais aussi une fête de la rencontre dans le cadre de la journée des réfugiés ou encore le Café international et le « alli-mitenand-Treff » à Zufikon. Enfin, un bureau a été mis en place pour coordonner les engagements bénévoles dans le domaine de l’asile dans toute la région du Freiamt.
La région du Thal, dans le Jura soleurois, s’étend sur trois vallées fluviales. Les huit villages de cette région idyllique connaissent les mêmes évolutions démographiques que d’autres régions rurales, à savoir une population vieillissante, l’exode rural et une intégration lacunaire des résidents immigrés.
Le programme « Periurban » était l’occasion pour le syndicat des communes de la région du Thal, aussi porteur du parc naturel régional, de se saisir de la question du vivre-ensemble.
Objectifs poursuivis
Sensibiliser : faire prendre conscience à la population et aux autorités de la dimension transversale de l’enjeu du vivre-ensemble, chacun étant appelé à y contribuer.
Renforcer : établir des structures garantes d’une meilleure qualité de vie, dans lesquelles la responsabilité sociale est vécue pour pouvoir relever ensemble les défis de la société.
Unir : dans le travail avec les personnes âgées, prendre des mesures intergénérationnelles pour réduire les effets de l’évolution démographique.
Mettre en réseau : mettre en réseau les acteurs privés et publics des domaines du social, de la jeunesse, du troisième âge, de la santé et de l’intégration.
Activer : mettre le potentiel et les ressources de la population au profit de la cohésion sociale.
Participer : permettre aux résidents nouvellement installés et aux migrants, mais aussi aux enfants et adolescents de mieux faire entendre leurs voix et de donner des possibilités de création.
Ce qui a été déployé
Ce projet s’articulait autour des points forts suivants :
Activer le vivre-ensemble : Le projet a permis de jeter des ponts entre générations et groupes culturels à travers des initiatives telles que parties de jass intergénérationnelles, petits travaux contre argent de poche, le repair café « ReparaThal », ou encore une présence sur la place au « Naturpark-Märet ». Des initiatives qui stimulent les échanges et permettent un meilleur vivre-ensemble.
Coordonner et mettre en réseau : Le projet a permis de mettre en réseau les organisations et les acteurs du social, notamment sur les questions touchant le vieillissement et l’intégration.
Intégration : Au nombre des projets d’intégration réalisés, les communes ont été soutenues dans le déploiement du programme cantonal « start.INTEGRATION ». La population a été associée aux activités et processus d’intégration, dans le cadre par exemple de l’initiative « Café Wortschatz », cours de langue à bas seuil récompensé en 2019 par le canton de Soleure.
Impact
Le projet a contribué à rapprocher les groupes de population de la région pour en faire une communauté. Les habitants du Thal participent aujourd’hui tout naturellement à la vie sociale locale, quels que soient leur origine (immigrée ou non) et leur âge. Le projet a aussi inspiré d’autres initiatives, notamment dans les domaines de l’encouragement de la petite enfance, des bourses aux vêtements ou encore des après-midis de jeux. Enfin, de nouvelles actions et activités ont trouvé leur place dans le quotidien des habitants de la région, telles que des parties de jass intergénérationnelles ou encore de petits travaux contre argent de poche.
Ce qui sera pérennisé
Le projet « Wir sind Eins » a permis d’imposer le thème « Société » comme un enjeu régional. Ce domaine a du reste été inscrit dans la stratégie du label « Parc naturel régional » lors du renouvellement du label, au même titre que la nature ou l’économie. Les prestations du pôle Société sont financées par les contributions communales au syndicat ainsi que dans le cadre de la convention-programme conclue entre le parc naturel et l’Office fédéral de l’environnement.
Dans la très industrielle vallée saint-galloise du Rhin, qui compte une forte population immigrée et de nombreuses communes de petite et moyenne taille, il existait certes déjà des offres et structures pour améliorer l’intégration de la population immigrée et réussir le vivre-ensemble. Demeuraient néanmoins de nombreux défis, qui nécessitaient une stratégie régionale et coordonnée.
Candidate au programme « Periurban », la commune de Saint Margrethen était résolue à renforcer ses efforts dans ce domaine. Le coup d’envoi du projet « Mitenant statt nebetenand » a été donné une fois les formalités de planification remplies (esquisse de stratégie, échéancier, étapes clés et budget) et les soutiens trouvés, notamment au niveau régional.
Objectifs poursuivis
Intégration professionnelle : aider les migrants à accéder à l’indépendance économique nécessaire pour subvenir à leurs besoins.
Accessibilité de l’offre : s’assurer que les résidents nouvellement installés puissent accéder à l’offre proposée dans les structures ordinaires et que les structures et activités associatives et institutionnelles soient ouvertes à l’ensemble de la population de la région.
Information spécifique des groupes cibles : veiller à ce que les différents groupes cibles (résidents nouvellement installés, population locale, autorités) aient connaissance des besoins et attentes respectifs et faire en sorte que des informations sur la vie et l’ordre juridique en Suisse soient présentées de façon accessible à chacun.
Participation : s’assurer que tous les groupes de population participent à la vie publique, la participation étant un vecteur de cohésion sociale.
Établissement de structures : avec l’appui des autorités politiques locales, établir des structures régionales pour soutenir l’intégration sociale.
Ce qui a été déployé
Une multitudes d’activités ont pris forme dans le cadre du projet : Dans trois communes, cela a permis de mettre en place des lieux d’information pour proposer des entretiens d'accueil aux nouveaux arrivants et fournir des informations utiles sur la vie de la commune grâce à des brochures de bienvenue. Des plages de consultation libres permettaient aux groupes cibles d’obtenir des conseils en allemand comme dans diverses autres langues. Un site internet dédié a également été créé pour mieux répondre aux besoins d’information.
Sachant que l’établissement de contacts personnels est une condition sine qua non pour réussir l’intégration, un réseau de personnes clés a été constitué et formé. Des tables rondes féminines (« Femmes-Tische ») ont également été organisées : celles-ci permettent aux femmes issues de la migration d’échanger et de suivre dans leur langue maternelle des conférences sur des sujets tels que l’éducation, la santé et l’intégration. Les points de rencontre pour femmes » Frauentreffs » mis sur pied dans diverses communes se sont également intéressés à ce groupe cible. Enfin, dans le cadre de la semaine d’action interreligieuse IDA, des rencontres et manifestations ont été organisées en partenariat avec diverses communautés religieuses.
Des efforts ont par ailleurs été déployés pour resserrer la coopération avec les associations, les écoles et les communes : l’intervention de groupes informels et de commissions d’intégration communales a contribué à la mise en réseau des acteurs concernés.
Ce qui sera pérennisé
Le projet « mitenand statt nebetenand » et la participation au programme « Periurban » sont à l’origine du bureau de l’intégration de la vallée du Rhin, lequel propose une offre très large de prestations pour couvrir les besoins. Rattaché à l’association des communes du Rheintal St. Gallois, ce bureau est aujourd’hui l’un des six bureaux d’intégration spécialisés du canton de Saint-Gall. Son mandat s’aligne sur les directives cantonales relatives au programme cantonal d’intégration PIC. L’un des grands piliers en est la constitution d’un pool de personnes clés, qui sont désormais un soutien incontournable pour les structures ordinaires, notamment les écoles, les services sociaux et les services des habitants, mais aussi pour la population immigrée. Les activités du bureau sont financées sur les contributions versées par les communes associées (calculé par habitant) et dans le cadre du contrat de prestations conclu avec le canton de Saint-Gall.
Dans les régions à forte croissance telles que le Sursee-Mittelland, la dynamique de transformation ne se limite pas au paysage, mais s’étend au vivre-ensemble. Un nouvel espace de vie signifie aussi plus de mobilité et, partant, un certain détachement par rapport aux structures locales. Au final, c’est la vie de village ou de petite ville qui doit se redéfinir dans un contexte de migration et d’individualisation croissante.
La région de Sursee-Mittelland relève ces défis. Le programme « Periurban » a permis à l’organisme de développement régional d’engager un processus de développement du vivre-ensemble, en invitant les communes associées à initier des projets en ce sens. Il a aussi facilité la mise en communication de réseaux régionaux et locaux pour soutenir la cohésion sociale.
Ce qui a été déployé
Le projet déployé se déclinait en trois sous-projets :
Sous-projet Intégration : Les acteurs impliqués dans les différentes communes se sont constitués en réseau régional d’encouragement de l’intégration. Cette démarche a permis de mettre en commun les ressources et de faciliter l’apprentissage mutuel, tout en développant une culture d’accueil bienveillante.
Sous-projet Culture vécue : La commune de Triengen a concocté un parcours culturel qui a été déployé aux quatre coins de la commune fusionnée, tandis que Beromünster – autre commune fusionnée – s’est dotée d’une stratégie culturelle pour mettre en évidence les éléments unificateurs de la culture, tout en regroupant les différentes activités proposées sous un même toit.
Sous-projet Bénévolat : Les bénévoles s’attendent à ce que leur engagement trouve un certain écho. C’est à cette logique que répond la mise en réseau des acteurs bénévoles, vecteur d’échanges et de reconnaissance. Des ateliers organisés dans les communes ont permis aux bénévoles d’exprimer les besoins et attentes et de définir des priorités pour en dégager des recommandations d’action, à partir desquelles les autorités prendront des mesures pour encourager les vocations bénévoles.
Impact
L’impact du projet « Landschaf(f)t Zusammenleben » va bien au-delà des résultats décrits : les nouveaux modes de pensée impulsés et la prise de conscience de l’importance des questions sociales pour la région, tout comme la réceptivité des politiques à l’enjeu ont permis de multiplier les initiatives sur l’ensemble de la région et ses 17 communes. Cet effet d’apprentissage et de multiplicateur sous-tendra les projets à venir, même si une telle dynamique devra être pilotée et coordonnée et que les activités devront être regroupées sous un même toit pour l’ensemble de la région.
Ce qui sera pérennisé
La Commission pour la société et la cohésion, récemment constituée, sera intégrée aux structures de l’ODR, dont relèveront désormais les questions sociales. Outre les possibilités de synergie créées, ce rattachement permet d’étendre le périmètre de déploiement des activités à l’ensemble de la région du Sursee-Mittelland, mais aussi d’inscrire les questions sociales au nombre des devoirs permanents de l’ODR.
Erklärvideo des Projekts
Site web « Plattform für Gesellschaft und Zusammenleben »Quatre communes du Bas Freiamt (Wohlen, Villmergen, Dottikon et Dintikon) ont conjugué leurs efforts pour proposer ensemble « Toolbox Freiamt » en réponse à l’appel à projets « Periurban ». Toolbox Freiamt, c’est tout un programme destiné à améliorer l’intégration des résidents et des migrants nouvellement installés dans la région. But : créer un cadre de vie plus attrayant pour tous dans les quatre communes, en associant les institutions et réseaux au projet et en facilitant l’accès de l’offre déjà proposée à l’ensemble de la population.
Ce qui a été déployé
Le projet s’appuyait sur les piliers suivants :
Plateforme de mise en réseau : Avec un scooter italien spécialement adapté aux besoins, l’idée consistait à faire la tournée des lieux publics dans les quatre communes du projet pour distribuer au public intéressé des supports d’information sur des sujets tels que les cours d’allemand, la famille, la formation, le travail, des activités de jeunesse ou encore les possibilités d’accueil extrafamilial, etc., et leur permettre ainsi d’obtenir des conseils et des informations sur place. Pour un entretien plus approfondi un rendez-vous est pris avec un consultant dans les bureaux de la Toolbox.
Encouragement de l’intégration : Accueillir les résidents nouvellement installés dans la commune et les inviter à un entretien de bienvenue. Celui-ci permet de clarifier les besoins d’intégration, notamment de les aiguiller vers des cours de langue et d’intégration, au besoin. Ceux d’entre eux qui parlent déjà l’allemand sont également invités à des réunions d’information sur des questions de santé, de scolarité, de marché du travail et d’assurances sociales.
Soutien et accompagnement de projets : La « boîte à outils », c’est aussi un soutien conceptuel et financier apporté aux particuliers et aux institutions dans la réalisation d’idées de projets dédiés au vivre-ensemble.
Ce qui sera pérennisé
Les structures, les prestations et l’offre établies dans le cadre de ce projet sont devenues incontournables dans la région. Le bureau pour l’intégration Toolbox, désormais bien établi dans la région, est géré par l’association VJF sur mandat des communes, en ligne avec un contrat de prestations passé avec le canton.
Le projet a par ailleurs servi de cadre au lancement de la fête des cultures, régulièrement organisée par une association dédiée. Cet événement à la fois interculturel et participatif réunit quantité de contributions individuelles ainsi que d’acteurs associatifs et organisationnels.
Tandis que la population recule dans de nombreuses communes de montagne du Valais central, la vallée du Rhône connaît une croissance démographique importée (d’autres cantons ou pays). Dans le même temps, dans les régions de Sion et de Sierre, de nombreux habitants font la navette entre leur village et les deux centres urbains. C’est sur ce constat que s’appuie la culture de cohésion sociale et d’accueil des résidents nouvellement installés voulue par le projet « Cohabiter Valais Central ». Le but de ce projet était aussi de montrer la corrélation entre le vivre ensemble et le développement économique d’une région au profit de sa cohésion sociale.
Ce qui a été déployé
Ce projet poursuivait trois grands objectifs : premièrement, améliorer l’accueil et l’information des résidents qui s’installent dans la région ; deuxièmement, renforcer la cohésion sociale en sensibilisant la population, les acteurs économiques, l’administration et les autorités ; et, troisièmement, pérenniser la coopération régionale en matière d’intégration.
Accueil des résidents nouvellement installés : Dans le cadre du projet « Cohabiter », un système de parrainage a été mis sur pied à l’intention des nouveaux arrivants, l’idée étant de jumeler les résidents qui s’installent ou sont déjà installés dans la région (quelle que soit leur nationalité) avec des personnes bien intégrées dans la commune. Cette approche personnelle de l’accueil, ou « contact spontané venant du cœur » a permis de tisser des liens et d’accélérer l’intégration dans la commune. Une formation a été dispensée aux participants dans ce cadre, complétée par des échanges réguliers pour permettre de partager les expériences.
Sensibilisation et promotion de la cohésion sociale : Une plateforme d’échange a été créée à l’usage des autorités communales, parallèlement à la conception de séminaires d’une demi-journée sur la diversité et la communication interculturelle. Enfin, une « Fête des voisins » a été organisée pour favoriser les rencontres et, partant, le vivre-ensemble.
Coopération en matière d’intégration : Les responsables de projet ont accompagné les associations de migrants à l’aide de conseils et d’échanges, ainsi que dans la recherche de locaux. Une Maison des associations devrait également voir le jour à Sion. Le projet « Cohabiter » a en outre permis de définir les grandes lignes du nouveau programme cantonal d’intégration PIC et, partant, de jeter les bases d’une future coopération régionale en matière d’intégration.
Ce qui sera pérennisé
Plusieurs communes, acquises à la valeur ajoutée sociale et intégrative de « Cohabiter » ont décidé de poursuivre un certain nombre de projets réalisés dans le cadre du programme cantonal d’intégration PIC. Il en va ainsi du projet de parrainage des nouveaux arrivants, renommé « Tandem ». Cohabiter a également permis d’étendre la portée de la Fête des voisins à une quinzaine de communes, où celle-ci s’est désormais imposée. Les délégués régionaux et communaux poursuivent les travaux initiés pour mettre à profit les enseignements tirés du projet « Cohabiter » dans les structures du PIC ainsi que dans le cadre de la coopération établie.
Connue d’abord pour sa Fée Verte (absinthe) et son industrie horlogère, le Val-de-Travers est une commune neuchâteloise fusionnée de 11 000 habitants située sur la frontière franco-suisse.
La région connaît depuis des décennies une stabilité démographique qu’elle doit essentiellement à la main d’œuvre immigrée qui travaille dans l’industrie locale. Quoiqu’elle affiche un niveau de revenu nettement inférieur à d’autres régions, elle se démarque par une bonne cohésion, qui repose sur la solidarité de sa population et la conscience sociale des grandes entreprises locales.
Pour conjuguer au mieux immigration et cohésion sociale, le projet « IntégraVal » entendait accélérer l’intégration des migrants et resserrer les contacts au sein de la population.
Objectifs et mesures
Créer des accès : Le libre accès des migrants à l’information et aux manifestations publiques et associatives est un premier pas vers l’intégration. L’accueil des résidents nouvellement installés a été repensé à partir de ce constat et des mesures prévues pour faciliter l’accès des migrants à la vie associative. L’événement annuel « Bébés en fête » a également été étendu aux familles d’origine et de langue étrangères.
Promouvoir la citoyenneté active : Conformément à la constitution cantonale, la participation à la vie de la commune est ouverte à l’ensemble des résidents, indépendamment de leur origine ou de leur âge. Une charte de citoyenneté a été établie pour mieux exposer aux nouveaux venus ce qu’on entend par vivre-ensemble dans le respect et la solidarité. Un dispositif de primo-information a également été mis en place pour les migrants et une culture d’accueil établie dans les écoles pour les enfants nouvellement arrivés. Enfin, l’offre de cours de langue et culture d’origine s’est étoffée.
Resserrer les contacts et les liens au sein de la population : Il faut créer des occasions de contact pour que des liens se développent dans la population. C’est dans cette logique que des organisations et associations d’immigrés ont été invitées à s’impliquer dans des manifestations publiques communales, parallèlement à l’institutionnalisation des liens entre la population immigrée et les autorités communales (conseil communal). Des espaces de rencontre ont en outre été créés dans la maison de culture et jeunesse Barak.
Stratégie coordonnée : Pour réussir à terme sur la voie de l’intégration, de l’interculturalité et de la cohésion intergénérationnelle, il faut se doter d’une stratégie coordonnée au niveau de la commune. Les priorités et domaines d’action doivent être définis et le financement assuré. Les mesures de soutien à l’intégration ont trouvé un ancrage communal et un comité de coordination pour la coopération transversale a été constitué. Des entreprises locales ont été sollicitées pour accueillir les nouveaux arrivants dans l’entreprise. Un kit d'accueil a été spécialement conçu à cet effet.
Impact
Cinq ans après la fin du projet, les efforts déployés pour renforcer la politique d’intégration et la cohésion sociale se ressentent encore dans le Val-de-Travers. La charte de citoyenneté, la mise en réseau des associations de migrants et leur implication dans l’organisation des manifestations publiques, tout comme le kit d’accueil distribué par les entreprises ont trouvé leur place dans l’action de l’administration communale. Dans le prolongement du projet, une culture d’accueil s’est développée, l’offre de cours de langue et culture d’origine a été étendue à la communauté kosovare et les canaux numériques désormais mis à profit pour faciliter les contacts.
Ce qui sera pérennisé
Le projet « IntégraVal » servira de modèle à de nouvelles mesures et de cadre stratégique à d’autres domaines et groupes cibles. Dans la droite ligne du projet, un « conseil des seniors » doit ainsi voir le jour et la création d’un parlement des jeunes a été envisagée. C’est là tout l’esprit d’ « IntégraVal », qui veut resserrer les liens intergénérationnels et encourager tous les groupes de population à participer à la vie publique. « Periurban » ne peut qu’être en accord avec cela.