Allocution du 1er janvier de la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga

Berne, 01.01.2015 - La parole prononcée fait foi.

Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Depuis de nombreuses années, je fais mes courses sur ce marché de la Place fédérale. J'y achète des fruits et des légumes, mais aussi des plantons pour mon jardin. Et je continuerai d'y venir durant mon année de présidence.

Pour quelle raison faire son marché est-il une expérience particulière ? Après tout, on peut aujourd'hui acheter ce qu'il faut sur internet, sans même sortir de chez soi. Pour ma part, la réponse à cette question est claire, et je pense que nous sommes nombreux à partager ce sentiment : j'aime venir ici parce que je connais les stands et je connais les gens qui les tiennent. Je sais qui a le meilleur fromage ou les plus belles fleurs. Ici, je rencontre des amis et des connaissances, et c'est l'occasion d'échanger quelques mots. Le marché, c'est pour moi la confiance et la proximité.

La confiance et la proximité sont aussi des caractéristiques de notre démocratie directe.

Nulle part ailleurs dans le monde, les citoyennes et les citoyens n'ont autant de pouvoir et de responsabilité. C'est précisément ce qui me plaît dans notre démocratie : son courage et la grande confiance dont elle nous investit.

Certains prétendent que la démocratie directe n'est plus un système adapté à notre époque ; dans le monde interconnecté d'aujourd'hui, la population ne serait plus capable de prendre des décisions sur des sujets hautement complexes. C'est une opinion que je ne partage absolument pas.

Je suis au contraire convaincue que notre système politique est particulièrement bien adapté à notre époque. Chez nous, en effet, les responsabilités sont assumées non seulement par le Conseil fédéral et le Parlement, mais aussi par les citoyennes et les citoyens, qui peuvent exercer leur influence et participer aux décisions. C'est ce partage du pouvoir qui crée de la proximité et qui fonde notre identité. Et c'est ça dont nous avons besoin.

Il en a toujours été ainsi, aujourd'hui plus que jamais, à l'ère de la mondialisation.

Notre pays, au 21e siècle, ressemble à un marché comme celui où je me trouve aujourd'hui sur la Place fédérale, et où la mondialisation fait sentir ses effets depuis longtemps déjà. Le thon que l'on propose chez le poissonnier n'a pas été pêché dans le lac de Thoune, et les mangues qu'on peut trouver ici n'ont pas été cueillies sur les bords de l'Aar.

Les fruits exotiques et d'autres produits de partout dans le monde sont aujourd'hui vendus sur nos marchés au même titre que les pommes et les salades de nos campagnes.

Et pourtant, ou peut-être justement pour cette raison, nous nous sentons ici chez nous :

Un marché est un lieu ouvert à tous.
C'est un lieu d'échanges.
Un lieu où le monde entier se retrouve.
Et un lieu où nous ressentons de la proximité et de l'enracinement.

Chères concitoyennes, chers concitoyens, à quoi tient la spécificité de notre pays ? Qu'est-ce qui constitue notre identité ?

  • Est-ce notre tradition, nos racines ?
  • Ou est-ce notre ouverture, les liens qui nous unissent au monde, la solidarité ?

Aucune de ces deux réponses n'est satisfaisante. La Suisse vit de ces deux perspectives, de notre enracinement local comme de notre attachement au monde.

Chères concitoyennes, chers concitoyens, l'année qui commence ne sera peut-être pas facile. Je suis cependant convaincue qu'elle peut être une bonne année.

À vous toutes et tous, ainsi qu'à vos proches, je souhaite, de tout cœur, force, santé et bonheur pour cette nouvelle année.


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